A l'occasion de la 16ème édition du festival International des Cinémas d'Asie, un festival charmant à Vesoul, j'aurai voulu en faire part à tous les amateurs de festivals chaleureux et conviviaux.

Voici ce que j'ai à dire :

Autrefois quand on évoquait le nom de Vesoul, je pensais tout de suite à la chanson de Brel. Mais je n'imaginais pas que cette ville puisse intéresser quiconque en dehors de Brel.

Brel disait : « T'as voulu voir Vierzon, Et on a vu Vierzon. T'as voulu voir Vesoul, Et on a vu Vesoul.....J'ai voulu voir Anvers, On a revu Hambourg. J'ai voulu voir ta sœur, Et on a vu ta mère. Comme toujours. »

Mais cette ville vaut le détour. Essayez donc d'y aller entre le 26 janvier et 2 février 2010. Vous y trouverez avant tout l'amour pour le cinéma. L'amour d'un couple d'enseignant et de documentaliste, Martine et Jean-Marc Thérouanne, devenus des professionnels non rémunérés, et qui dépensent une énergie folle pour donner le goût d'un cinéma différent aux habitants d'une ville très calme, pendant la durée du festival.
Un public de plus en plus enthousiaste qui suit son festival avec intérêt et bonne humeur. D'ailleurs, c'est à Vesoul que le terme festival prend toute sa signification. Il y a l'ambiance de fête. Tout le monde est présent, de manière ou d'autre. La chaleur humaine est partout.

Mais en dehors de l'amour, comment arrive-t-on à créerun festival ?

Il y a d'abord eu L'Association Haut-Saônoise de Culture qui donnait aux nombreux jeunes l'occasion de se forger une culture cinématographique en assistant aux projections que cette association programmait au cinéma Vox. Avec la création du Théâtre Edwige Feuillère en 1977, le cinéma d'auteur est programmé chaque semaine dans ce lieu portant le nom  de la
grande actrice vésulienne. En septembre 1989, le films d'art et d'essai cessent d'y être projetés.

C'est dans ce contexte qu'est créée l'association "Les Amis du cinéma. En janvier 1994, Martine Thérouanne, qui dans son adolescence avait suivi toutes les projections de la précédente association et, par la suite, avait parcouru pendant 15 ans, avec un sac à dos, les pays du continent asiatique, en devient la présidente. Cette manifestation prenant de plus en plus d'ampleur, engendre l'idée de mise en place d'unfestival. En 1995, l'année du centenaire du cinéma, le désir de marquer cet événement s'est fait davantage sentir, d'autant plus que la Franche-Comté était la terre natale des Frères Lumières. L'intérêt du public pour les films des réalisateurs chinois de la cinquième génération ou les cinéastes néoréalistes iraniens devenant de plus en plus évident, le projet fut donc déposé. Mais il fallait trouver le financement...

Il y avait un abîme entre le désir et les moyens nécessaires à la réalisation d'un festival.

Le festival fut créé et le couple Thérouanne ainsi que des cinéphiles partageant les mêmes passions ont pubâtir ce projet fédérateur à l'échelle de la ville. EtVesoul commença à vivre à l'heure de l'Asie durant la semaine du festival. A fin d'utiliser le cinéma comme un moyen de faire reculer les préjugés et d'appréhender la complexité du monde et les problème de l'heure, le festival choisit les premières années une approche thématique : "Tradition et modernité","Femmes d'Asie", "Guerre et paix"...

Mais il se diversifia au fil du temps pour atteindre six sections
1) Thématique, 2) Visages des cinémas d'Asie contemporains, 3) Hommage à..4) Regard sur.., 5) Jeunepublic, 6) Vidéo documentaire.

Cette année aussi l'un des 9 longs métrages présentsen compétition gagnera Le Cyclo d'or, décerné par unJury présidé par

Wan Jen, réalisateur taiwanais (Ah Fei, Super Citizen Ko), fondateur avec Hou Hsiao-hsien et Edward Yang de la nouvelle vague taiwanaise. Un prix du public sera remis à un éalisateur. Un jury Jeunes remettra un prix au réalisateur vidéaste. Un prix offert par la Société es Amis du Musée Guimet récompensera un réalisateur de fiction. Le prix d'INALCO (langues orientales) sera emis à un réalisateur de long métrage de fiction. Un Jury NETPAC (network for the promotion of Asian inema) remettra son prix.
Je tiens à signaler que Martine et Jean-Marc hérouanne ont été nommés au grade de Chevalier dans l'ordre des Arts en juillet 1993 pour les services rendus à la vie culturelle de la France.