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Masterclass de Mads Mikkelsen
Photo: Sandrine Thesillat - Jean-Luc Mège Photographies
Hannibal ne mord pas. On a rarement rencontré « méchant » plus gentil. Mads Mikkelsen est un prince. Danois bien sûr. Une crème de bonhomme venu à Lyon pour rendre une partie de ce que le public lui donne. C’était patent hier après-midi avec le Comédie Odéon pour décor et sa « master class » pour cadre. Il a d’ailleurs récusé d’entrée l’appellation. « Restons simples, il n’y a pas de master ici. On va se faire une bonne séance de question-réponse et ce sera parfait ». On avait décidé d’introduire l’échange par un extrait de film. Bleeder (1999) : son deuxième long-métrage sous la direction de Nicolas Winding Refn. La scène, plutôt atypique, car comique, montre un tout jeune Mads accueillir un client dans le vidéoclub qu’il tient. « On a de tout, Fellini, Buñuel, Scorsese, Tarantino. On a du porno aussi ». L’acteur souriait en revoyant ce morceau de singulière bravoure verbale. « A l’époque, je me souviens avoir vu jusqu’à cinq films par jour parmi tous ceux que Nicolas me conseillait. Le personnage que je jouais, ce cinéphile compulsif, c’était lui dans la vie. Le rencontré a été un coup de chance. Après le succès de Pusher, il m'a été facile de trouver du travail ». Il se souvient amusé que pour entrer dans le rôle de la parfaite petite frappe il s’était rasé les cheveux et fait poser des tatouages. « Quand j’emmenais mes enfants à l’école, les autres parents changeaient de trottoir ! » Fils d’une infirmière et d’un employé de banque, Mads Mikkelsen a grandi dans un milieu où on allait peu au cinéma. Son premier souvenir d’émotion sur l’écran noir ? « Tintin et les sept boules de cristal ». Pas même un James Bond ? « ‘Quand j’ai passé les essais pourCasino Royale en 2005 je n’avais vu aucun des épisodes de la série. Alors j’ai menti au type du casting ! » Pourquoi lui propose t-on si souvent des rôles de bad guy ? « Probablement à cause de mon accent. Un méchant, ça parle avec un accent ! ». Parmi les acteurs qui l’ont marqué, il fait preuve d’éclectisme : « Buster Keaton et Bruce Lee ». Et Gérard Depardieu ? « Il jouait mon beau-père dans Dina (2002) on tournait au fin fond de la Norvège et il est arrivé avec 2000 bouteilles qui ont changé notre ordinaire. Et il connaissait son texte, croyez-moi ». Beaucoup de jeunes dans la salle. Eux, c’est visiblement à travers la série Hannibal qu’ils ont appris à l’apprécier. La séance finie, il a pris un bon moment pour discuter avec chacun. Trois copines en mode fétichiste sont reparties avec les bouteilles d’eau dans lesquelles il avait bu sur scène. Une autre, lui disait son admiration via twitter : « j’ai rencontré Mads Mikkelsen. Je lui ai parlé, et il a même signé mon mot d'excuse. Ma vie est belle ». Carlos Gomez
19.10.2015 | Lumiere Festival's blog Cat. : PEOPLE
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