Tour à tour réalisateur, scénariste et producteur, mais aussi critique de cinéma pour le quotidien El País à la fin des années 1970 avant de fonder sa propre revue, Fernando Trueba explore au long de sa prolifique carrière les registres cinématographiques les plus variés : le film d’animation (Chico y rita), l’adaptation littéraire (El embrujo de Shanghai), ou encore le genre documentaire (El milagro de Candeal, Calle 54). Le réalisateur madrilène fait ses débuts dans les années 1980 avec le mouvement de la Movida, mais c’est en 1994 qu’il se distingue par-delà les Pyrénées avec Belle Époque, film couronné de neuf Goya et d’un César.
Lorsque le Festival projette dès sa première édition El año de las luces et le met à l’honneur dans sa programmation en 1994, le cinéaste occupe déjà depuis le début des années 1990 une place de premier plan dans le paysage cinématographique espagnol. L’année 2003 marque ensuite les prémices d’une série de rendez-vous réguliers du cinéaste avec le Festival – pas moins de sept visites en trente ans de cinéma espagnol à Nantes. À l’occasion de l’hommage qui lui est dédié pour sa première venue, le Festival programme six de ses films les plus remarqués, parmi lesquels Belle Époque ou El sueño del mono loco, que le réalisateur présente aux côtés du compositeur Antoine Duhamel. Grand amateur de la musique latino-américaine et métissée qui rythme une grande partie de sa filmographie, il accompagne son documentaire El milagro de Candeal lors de la cérémonie de clôture de la 15e édition et Chico y Rita à celle de la 21e, avant de revenir en 2015 en tant que producteur musical à Stéréolux pour le concert jazz-flamenco du duo qu’il a constitué : Chano Domínguez & Niño Josele.
Fin connaisseur du cinéma, le Festival lui laisse carte blanche en 2007 pour choisir trois films des années 1950 dans le cadre du cycle « Les classiques du cinéma espagnol ». En se faisant l’écho du dialogue France-Espagne à Nantes, il n’a cessé par ailleurs de témoigner son amour pour la France. Aussi, de la complicité qui s’instaure en 2010 avec Jean Rochefort sur les planches du théâtre Graslin – donnant naissance deux ans plus tard au dernier long-métrage de l’acteur L’Artiste et son modèle – jusqu’au débat animé de 2015 avec Carlos Saura, Fernando Trueba s’avère bel et bien le plus francophile des cinéastes espagnols.
06.03.2022 | Editor's blog
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