Si Kaddour Benghabrit ( سي قدور بن غبريت) ou Abdelqader Ben Ghabrit, né à Sidi Bel Abbes en 1868 et mort à Paris en 1954, était un Haut fonctionnaire Francais du ministère des Affaires étrangères. Il fut également attaché par les autorités coloniales auprès du Makhzen du sultan du Maroc Mohammed Ben Youssef (futur roi Mohammed V).
Il est le fondateur de l’Institut Musulman de la Grande Mosquee de Paris.
Il est issu d’une notable famille de Tlemcen originaire d'Andalousie. Après avoir fait de brillantes études secondaires, il débute sa carrière professionnelle en Algerie, dans le champ de la magistrature.
En 1893, il part au Maroc en qualité d’interprète de la légation de France à Tanger. Ses compétences l’ayant mit en relief, il est rappelé pour remplir plusieurs missions auprès du Makhzen marocain de l'époque.
Il dirige plusieurs ambassades, tant à Paris qu’à Saint-Petersbourg.
En 1916, il est envoyé au Hedj
et œuvre pour faciliter l’accomplissement, en toute sécurité, du
pèlerinage et pour garantir le bien-être à ses coreligionnaires durant
leur séjour dans les Lieux-Saints. Il organise les Habous et en 1917, il est nommé Président de la Société des habous des Lieux-Saints.
Sur son initiative, il fonde dans la capitale française l’Institut
musulman de la Mosquée de Paris dont le but est de venir en aide, tant
au point de vue spirituel que matériel, à tous les musulmans habitant
ou visitant la métropole.
Si Kaddour Ben Ghabrit, Grand Chancelier de l’Ouissam Alaouite,
Grand chef du Protocole et Haut dignitaire de tout Ordre, est nommé
Ministre plénipotentiaire honoraire en 1925.
Habitué des salons parisiens, il fut surnommé « le plus parisien des musulmans »
Durant la seconde guerre mondiale, Si Kaddour Benghabrit aurait sauvé la vie de plusieurs juifs,
en leur faisant octroyer par le personnel administratif de la mosquée
des certificats d'identité musulmane, qui leur permirent d’échapper à
l'arrestation et à la déportation.
La Mosquée de Paris, une résistance oubliée, rapporte que ce sont les Francs-tireurs et Partisans algériens (FTP),essentiellement constitués d'ouvriers, qui avaient amené ces juifs à la Mosquée de Paris afin de les protéger.
Les chiffres concernant le nombre de juifs hébergés et sauvés par la
Mosquée de Paris durant cette période divergent selon les auteurs. Annie-Paule Derczanski, présidente de l'association des Bâtisseuses de paix,
précise que « selon Albert Assouline, qui témoigne que 1 600 personnes auraient été sauvées. Au contraire, pour
« Alain Boyer, ancien responsable des cultes au ministère de
l'Intérieur français, on serait plus proche des 500 personnes. »
Un appel à témoin de juifs sauvés par la Mosquée de Paris entre 1942
et 1944 a été lancé le 3 avril 2005 pour que la médaille des justes
soit remise par le memoriale de Yad Vashem aux descendants de Si Kaddour Benghabrit.
23.03.2011 | Ensemble's blog
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