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Laurence Piquet présentait Un soir au musée depuis le musée d’Art moderne de la Ville de Paris, où étaient exposées, du 15 octobre 2010 au 30 janvier 2011, une centaine d’œuvres majeures réalisées par Jean-Michel Basquiat.
L’occasion de revenir sur la vie de l’artiste new-yorkais avec ce documentaire de Jean-Michel Vecchiet qui circule actuellement avec beaucoup de succès sur e circuit des festivals.

« La chose la plus terrible, c’est qu’il était seul », se souvient Maripol. Amie de Jean–Michel Basquiat, elle évoque avec tristesse et nostalgie sa mort, survenue le 12 août 1988 à la suite d’une surdose d’héroïne. En recueillant les témoignages de ses proches et en s’appuyant sur de nombreuses images d’archives, ce documentaire retrace le parcours fulgurant de l’artiste américain fauché en pleine gloire, à 27 ans. Sur les pas de Jean-Michel Basquiat, le réalisateur arpente les rues de New York pour comprendre sa vie et son œuvre.

Né en 1960 d’un père haïtien et d’une mère portoricaine, il a 15 ans quand il commence à sillonner les quartiers de la ville et à couvrir les murs de petites phrases poétiques, humoristiques et énigmatiques. Ses graffitis mystérieux, qu’il signe toujours du symbole copyright et du pseudonyme SAMO (Same Old Shit, littéralement : « la même vieille merde »), lui permettent de se faire rapidement connaître dans le milieu artistique new-yorkais. En quelques années, l’adolescent insolent et ambitieux qui s’exprime sur les murs devient un peintre prolifique, millionnaire et culte. Nourrie de culture urbaine et africaine, sa peinture charnelle, sensuelle, empreinte d’énergie et de violence apporte un nouveau souffle dans l’art et contraste avec le pop art froid et mécanique. De sa rencontre avec Andy Warhol naît une collaboration étroite, mais aussi une confrontation entre l’ancien monde et une époque naissante, ouverte sur la planète. Acculé par les demandes, la presse et les critiques, rongé par les drogues, Basquiat, dépressif, décide de fuir en Afrique, à la découverte de ses racines originelles. Le peintre ivoirien Ouattara Watts se rappelle d’un homme en avance sur son temps : « Jean, c’est le pont entre toutes ces cultures. Plus on va vers d’autres cultures, plus on s’enrichit. Pour moi, Jean, c’est vraiment la clé du futur. »

Amandine Deroubaix