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Téchiné, si loin, si procheAprès l'échec commercial d'Alice et Martin, André Téchiné se renouvelle avec un film tourné en vidéo numérique à Tanger avec de jeunes acteurs, dont Stéphane Rideau qui reprend son rôle des Roseaux Sauvages. Longtemps intitulé Terminus des Anges, Loin est présenté en compétition officielle. Nous avons rencontré André Téchiné juste avant son départ pour la cité des Doges. Pourquoi avez vous choisi de réaliser Loin en vidéo numérique? Je pense que je n'ai pas des idées suffisamment commerciales pour faire des films chers. J'ai donc choisi la vidéo d'abord pour des raisons économiques. Je ne sais pas si j'aurais un trouvé un producteur pour produire ce film avec une équipe traditionnelle et des moyens traditionnels. J'avais deux exigences: de tourner dans la chronologie, et puis de prendre le temps de chercher certaines choses pour que la ville soit le plus présente dans le film. C'est dans un deuxième temps que j'ai eu envie d'expérimenter ça avec la vidéo, parce que c'était nouveau pour moi et que ça me permettait tous les matins de me remettre en cause par rapport aux tournages traditionnels. Et puis, c'était aussi une espèce de dénuement, par rapport aux moyens de mes films précédents, qui m'a vraiment beaucoup libéré. Ce qui me gêne le plus sur un plateau, c'est cette loi du nombre, j'ai toujours un peu envie d'écarter les techniciens qui sont présents pour me rapprocher des acteurs et du film. Là, j'avais un rapport beaucoup plus simple et direct avec mon propre film, j'étais beaucoup plus dedans, sans qu'il y ait des déperditions d'énergie. C'était plutôt fertile et stimulant. Le choix de la vidéo vous a t-il satisfait esthétiquement? Il y a eu une période d'essais, surtout par rapport au résultat du kinescopage, du transfert en film. On s'est décidés pour choisir les caméras les plus satisfaisantes. Et en fait, on est partis du principe d'éclairer le moins possible, d'utiliser la lumière du dehors, extérieure, et d'expérimenter pendant les scènes de nuit; les couleurs que me transmettait la caméra de nuit étaient des couleurs que je n'avais jusqu'à présent jamais vues au cinéma, et je trouvais ça étrange et intéressant. Le scénario a été écrit à quatre mains, notamment celles du jeune réalisateur Faouzi Bensaïdi... Pourquoi ce choix? J'avais plutôt envie de travailler avec un partenaire évidemment marocain, qui avait une certaine expérience de la réalité. J'avais aussi envie de travailler avec un cinéaste. Donc j'ai vu pas mal de films, notamment le court-métarge de Bensaïdi qui s'appelle La Falaise, et c'est ce qui m'a déterminé à le choisir. Il n'avait jamais collaboré à des scénari de longs-métrages auparavant. Qu'est ce qui vous a déterminé dans le choix de Tanger? Ce qui m'a le plus déterminé, c'était cet espace frontière, avec à la fois des gens qui viennent du Nord parce qu'ils sont fascinés par le Sud, et des gens qui viennent du Sud, parfois de très loin, pour passer de l'autre côté, avoir accès à l'Europe. Comment filme t-on Tanger, ville inter-zone, sans que les références s'accumulent ou sans tomber dans le pittoresque? L'objectif n'était pas de faire un film sur le Maroc. J'avais plutôt une certaine méfiance par rapport au pittoresque et au folklore marocain. Ce qui m'intéressait, c'était cet espace de Tangers. La grande chance que nous avons eue avec Faouzi, c'est de pouvoir écrire le scénario sur place, sur le terrain, et donc de puiser des éléments dans la réalité pour nourrir la fiction. Je pense que le film présente un Tanger d'aujourd'hui, contemporain, résolumenté filmé au présent. Il y a effectivement une trace du passé au travers du personnage de James. Pour faire le portrait de ce personnage, qui représente le rêve américain de Tanger, je me suis inspité de dialogues prélevés chez Paul Bowles, dans un entretien donné dans la revue tangéroise "Détroit". Pourquoi avez-vous repris vos personnages des Roseaux Sauvages? C'est venu dans l'évolution de l'écriture, ce n'était pas prévu au départ. Comme j'avais choisi le champ de Tanger, cet espace frontière, j'avais un contrechamp qui était l'Europe, et je voulais qu'il y ait quelques images de cette Europe. J'ai donc pensé à la campagne du Sud Ouest, celle des Roseaux Sauvages. J'ai donc choisi un personnage précis, en l'occurrence le chauffeur routier, pour qu'on le rattache à un passé précis, sinon il aurait été un peu trop abstrait. Les personnages qui m'ont le plus motivé dans le film étaient les deux marocains, cette juive marocaine et Saïd. Mais j'avais besoin pour m'approcher d'eux d'un personnage européen, un révélateur, et d'autres personnages européens autour, sinon je me serais senti mal à l'aise de faire un film avec des personnages exclusivement marocains. J'avais besoin de relativiser tout ça. Le personnage de Serge fait bouger la vie de Sarah et Saïd. Saïd se retrouve sans travail, donc sans statut. Tant qu'il était homme à tout faire dans la pension, même s'il était esclave, il avait quand même une place dans la société. Et là, tout à coup, il n'a plus rien du tout. Mais curieusement, c'est le jour où il est le plus riche de sa vie, puisque le personnage de Sarah lui donne une indemnité. La première chose à laquelle il pense est de changer cet argent marocain en argent espagnol, et ce qui le met vraiment au pied du mur, et donc le force à réaliser son désir et atteindre son but, c'est l'accident de la bicyclette. Le personnage de Saïd aime la bicylette comme lui-même, et à partir du moment où elle est brisée, c'est comme s'il était mutilé, et à ce moment-là, il décide de s'évader. J'ai essayé de montrer cette évasion de la façon la plus documentaire, la plus rigoureuse, la plus réaliste possible, sans sauter des étapes, en montrant le long parcours qu'il avait à faire pour parvenir jusqu'au camion de Serge. Les femmes que vous avez choisi de décrire dans le film sont très modernes... J'ai effectivement choisi des personnages de femmes modernes, telle Neza qui est la transitaire du port et qui fait quasiment un mêtier d'homme, ce qui doit être plus ardu là-bas qu'ici. Le personnage de la mère de Sarah, beaucoup plus traditionnelle, je me suis risqué à en faire le portrait sans qu'on la voit. On en parle, mais on ne la voit pas. Mais on a suffisamment d'éléments pour l'imaginer. Alors qu'une femme moderne très combattive vivant dans le Maroc d'aujourd'hui, on n'a pas d'éléments pour l'imaginer, il faut la montrer. Vos précédents films etaient assez sombres. On a la sensation qu'avec Loin, vous êtes revenus à un peu plus de légèreté... Si vous l'avez ressenti comme ça, j'en suis heureux. Je tenais à ce que le film se termine par un élan positif. Le personnage de Serge, qui n'a pas les caractéristiques du héros, est capable à la fin de faire un geste héroïque, devenant une sorte d'héros malgré lui. Propos recueillis par Robin Gatto & Yannis Polinacci |
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