La 4e édition du Festival International du Film sur les Droits Humains (FIFDH) a confirmé sa vocation politique et culturelle. Salles combles, débats animés et témoignages poignants, durant neuf jours, plus de 16'000 festivaliers ont assisté aux projections et participé aux discussions. Forum international, véritable Tribune libre face à la Commission des droits de l’homme de l’ONU et dès l’an prochain face au nouveau Conseil des droits de l’homme, le Festival a dénoncé sans complaisance les violations à la dignité humaine perpétrées par certains Etats. Le concept du Festival, un film, un sujet, un débat, a permis un réel dialogue entre membres d’ONG, cinéastes, chercheurs, victimes et public, tous préoccupés par la défense active des droits humains.

Parmi les personnalités présentes, des activistes des droits de l’homme et des responsables institutionnels et politiques comme Cai Chongguo, Ruth Dreifuss, Vladimir Bukovsky, Zainap Gashaeva, Martine Brunschwig Graf, Russell Banks, Stéphane Hessel, Jean-Christophe Rufin, le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo, Faouzi Skali, Samantha Power, Rony Brauman, Stephen Smith, Nikolas Howen, Jimmy Massey, Danny Schechter, Amos Gitaï, Thierry Michel et Barbara Hendricks.

La Commission ayant suspendu ses travaux, le Festival est devenu le seul lieu où la question des droits de l’homme a été posée cette semaine. Entre débats contradictoires, témoignages bouleversants des victimes, actions de solidarité pour le Tibet, la Tchétchénie, la Colombie, et projections de films de qualité, le FIFDH a amené des pistes de réflexion concrètes saluées par un public toujours plus nombreux.



PALMARES

Le Jury du 4e Festival International du Film sur les Droits Humains, composé de

Russell Banks, président du Jury, écrivain
Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France auprès de l’ONU
Manon Loizeau, réalisatrice-journaliste

a décerné les prix suivants :

LE GRAND PRIX SERGIO VIEIRA DE MELLO de l’Etat de Genève est décerné à

CE QU’IL RESTE DE NOUS de François Prévost et Hugo Latulippe, avec Kalsang Dolma

A la fois artistique et éthique, ce film est récompensé pour la pertinence de son contenu et la beauté de sa forme. Profonde métaphore sur le combat pour les droits humains mené par une seule personne, il délivre un message pacifiste universel.


Mentions spéciales pour COCA, LA COLOMBE DE TCHETCHENIE de Eric Bergkraut

En raison de l’exceptionnel courage de sa protagoniste, Zainap Gashaeva, et des femmes qui se battent à ses côtés, de même que pour la brûlante actualité du problème tchétchène.

et THE DEVIL’S MINER de Richard Ladkani et Kief Davidson

Pour la qualité artistique du film, pour son homogénéité ainsi que pour la situation particulièrement scandaleuse qu’est l’exploitation des enfants partout dans le monde.



LE PRIX DE L’OMCT EST DECERNE à YEAR BY YEAR de Liu Wei

Mention spéciale pour FLOWERS DON’T GROW HERE de Shira Pi

Le jury des jeunes, composé de Chloé Lombard, Samy Kerkeni et Daniel Turcan a décidé d’attribuer


LE PRIX DU JURY DES JEUNES à MA VIE EST MON VIDEO-CLIP PREFERE de Show-Chun Lee

Pour la forme atypique de ce film et son humour décalé qui permettent d’aborder un sujet tragique présent sous nos latitudes d’une manière qui nous touche particulièrement.

Parallèlement, le Concours d’expression libre destiné aux jeunes, « Raconte moi les droits de l’homme » a travaillé sur le thème « La différence, qu’est-ce que c’est ? Racisme, exclusion, préjugés» et s’est achevé sur un succès. Les ¦uvres des élèves circuleront pendant une année à travers le canton de Genève (ONU, Musée d’Ethnographie, Fondation flux, Médiathèques…).