Cinémed/ 30e édition du Festival International du Cinéma Méditerranéen de Montpellier - 24 octobre/2 novembre 2008 - HOMMAGES
Les frères Taviani
En 1987, le Festival de Montpellier a rendu une première fois hommage aux deux réalisateurs, en leur présence. Une rencontre inoubliable consignée dans les Actes du festival 1987 où Paolo commentait entre autre la réplique de l’un des personnages de "Good Morning Babilonia" : "Nous sommes les fils des fils des fils de Michel-Ange et de Léonard..." Vingt ans plus tard, ce sont Paolo et Vittorio que Montpellier reçoit pour parcourir en leur présence une œuvre singulière, d’une cohérence et d’une force peu communes, faite de précision et d’exigence dans le cadre d’une fraternité créatrice : « C'est un don du hasard qui a échappé à toutes nos tentatives de rationalisation. Nous sommes deux natures unies par le même rêve. » En plus d’une sélection de leurs œuvres qu’ils présenteront aux spectateurs, Vittorio et Paolo proposeront une « carte blanche » et animeront plusieurs rencontres avec le public, les samedi 25 et dimanche 26 octobre.
Jaime Camino
Critique de films, auteur d’un roman remarqué, il passe à la réalisation et tourne son premier long métrage en 1963 (Los Felices 60). Tout en participant à l’ Ecole de Barcelone qui renouvelle un cinéma alors moribond sous la dictature de Franco, il fonde sa compagnie de production et dans son troisième film, Espana Otra Vez (1969), aborde pour la première fois le thème de la guerre civile, thème qu'il ne cessera de retravailler par la suite. Aussi à l’aise dans le documentaire que dans la fiction, Jaime Camino est aujourd’hui, avec ses seize films, l’un des plus importants témoins du cinéma espagnol de la « transition ». Il présentera à Montpellier une sélection de son œuvre.
Philippe Faucon
Une première! Montpellier consacre une large rétrospective à l'oeuvre du cinéaste, en sa présence.
Après une Maitrise de Lettres à l’Université d’Aix en Provence, Philippe Faucon débute au cinéma comme régisseur, entre autre sur Mauvais sang de Leos Carax, Un médecin des lumières de René Allio, Trois places pour le 26 de Jacques Demy avant de passer à la réalisation avec un court métrage, La jeunesse en 1984. En 1990, L’Amour, son premier long métrage, se fait remarquer à Cannes, dans la section Perspectives du cinéma français. Depuis, travaillant pour la télévision comme pour le cinéma tout en préservant sa liberté d’auteur, Philippe Faucon a construit une œuvre sensible sachant traiter de la vie ordinaire et de la chronique des sentiments, sans s’interdire des sujets sulfureux tels que l’homosexualité, la drogue, le sida ou dernièrement avec La trahison, la guerre d’Algérie. C’est une œuvre souvent tournée vers la Méditerranée que le cinéaste viendra présenter à Montpellier.
Joe D'Amato
Joe D’Amato, ou plutôt Steve Benson, Hugo Clevero, David Hills, Kevin Mancuso, Peter Newton, Michael Wotruba, Robert Yip, Zak Roberts, George Hudson, Federico Slonisco, Gerry Lively, Igor Horwess et un nombre effarant d’autres pseudonymes, est peut-être le plus prolifique réalisateur de toute l’histoire du cinéma avec 355 films à son actif.
De son vrai nom Aristide Massacesi, il incarna mieux que quiconque la démesure du cinéma bis italien. Considéré comme une sorte de Ed Wood trash, non seulement il n’a jamais prétendu faire de l’art mais il n’a jamais caché faire du cinéma purement mercantile. De l’horreur au porno en passant par le fantastique, D’Amato a laissé derrière lui une quantité de films sombres, nihilistes et misanthropes. Joe D’Amato, maquignon intelligent et fabuleusement actif, laisse derrière lui une filmographie dont la qualité peut donner matière à discussion mais qui restera comme un témoignage de la prodigieuse vitalité qui fut celle du cinéma italien. Sans Joe D’Amato, le bis italien des années 70 et 80 aurait certainement manqué d’un brin supplémentaire de folie, et le monde du nanar d’une partie de son charme.
Le festival proposera donc une plongée dans le meilleur du pire du cinéma, avec une sélection de films à déguster pendant une vraie nuit en enfer… (En collaboration avec la Cinémathèque française et la chaîne 13ème rue).