Le Festival International de Films de Fribourg (FIFF) « a pris depuis quelques années un nouvel élan qui lui a permis de devenir l’un des petits festivals que l’on cite parmi les plus grands ». Cet éloge écrit par le Président de la Confédération Alain Berset pour le catalogue du 32e FIFF trouvera son illustration du 16 au 24 mars à Fribourg et en présence de Ken Loach. Le Festival présentera notamment deux cartes blanches qui lui font effectivement tutoyer les plus grands : Cannes, à travers un choix de films signé par son délégué général Thierry Frémaux, et Berlin, avec la carte blanche dédiée à Beki Probst, fondatrice de l’un des plus importants marchés du film, l’European Film Market de la Berlinale. Toutes sections confondues, le FIFF proposera 71 longs métrages et 42 courts, dont 74 premières mondiales, internationales, européennes ou suisses. Toujours à la recherche d’un équilibre entre arthouse et films grand public, entre découvertes et grands classiques, le festival projettera donc 113 films produits par 52 pays différents. Au rayon redécouvertes, la manifestation permettra notamment de revoir, sur grand écran, Lawrence d’Arabie, Citizen Kane ou encore Greta Garbo dans La Reine Christine. Cette année, plus de 60% des films seront sous-titrés en français et en allemand.
Place aux découvertes
Les deux compétitions du Festival ne s’interdisent pas de présenter de vrais films de genre. La Compétition internationale : Longs métrages est constituée de 12 films venus de 12 pays, parmi lesquels, pour la première fois dans l’histoire du FIFF, une production de Trinidad et Tobago, Green Days by the River, de Michael Mooleedhar. Deux films, Foxtrot de l’Israélien Samuel Maoz et What Will People Say de la Norvégienne d’origine pakistanaise Iram Haq, ont déjà des distributeurs suisses. Les autres sont inédits et le Festival espère qu’ils seront ensuite diffusés. Le Jury international pour les longs métrages sera représenté par la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, la productrice mongole Ariunaa Tserenpil, le cinéaste franco-suisse Alexandre O. Philippe et le Singapourien Boo Junfeng, vainqueur du Grand Prix du FIFF 2017.
La Compétition internationale : Courts métrages, quant à elle, regroupe 16 films en provenance de pays émergents, dont la très rare Tanzanie, qui seront soumis aux yeux avertis d’un jury constitué de trois professionnelles de l’industrie du cinéma : l’Italienne Ilaria Gomarasca, la Suissesse Delphine Jeanneret et la Roumaine Maria Raluca Hanea.
Dans le cadre de sa section Nouveau territoire, le FIFF a trouvé un dynamisme étonnant en Mongolie. Dix films seront projetés à cette enseigne, dix œuvres des vingt dernières années qui démontrent non seulement la qualité de production en vigueur dans ce pays mais aussi l’extrême variété des genres qui y sont abordés, de la comédie avec The Men with Blue Dots, au thriller féministe avec One Life of Two Women ou encore au western historique avec Ten Soldiers of Genghis Khan.
Des chefs-d’œuvre essentiels
Section liante entre la découverte et les grands classiques du cinéma, Cinéma de genre testera, avec une quinzaine de films qui pourraient très bien accueillir l’ouverture (Makala) et la clôture du FIFF 2018 (Sergio & Sergei), les règles et les limites du Biopic (biographical motion pictures) ou films biographiques. À côté de titres références qu’il faut avoir vu au moins une fois dans sa vie sur grand écran (Citizen Kane, Lawrence d’Arabie ou La Reine Christine), des fictions et documentaires de tous les continents, portrait de personnalités extraordinaires, seront soumis à la sagacité du public.
Les trois cartes blanches du Festival permettront également de (re)découvrir une quinzaine de chefs-d’œuvre : Yol, Journey to the Sun ou Honey (Diaspora : Beki Probst et la Turquie) ; Lucia, Soleil O ou La Ballade de Narayama (Hommage à Cannes Classics à travers cinq titres choisis par le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux) ; Les Amours d’une blonde, La bataille d’Algérie ou Le Voleur de Bicyclette (Sur la carte de Ken Loach). De Beki Probst, présidente et fondatrice de l’European Film Market de la Berlinale, à Thierry Frémaux, sans oublier le double détenteur de la Palme d’or Ken Loach – qui sera notamment présent le 19 mars pour une Masterclass –, le FIFF est particulièrement fier de pouvoir dialoguer ainsi avec Berlin, Cannes et l’un des plus importants cinéastes contemporains. Fier aussi que ces interlocuteurs aient placé leur confiance dans un Festival qui, notamment en remettant la lumière sur de tels chefs-d’œuvre, poursuit une démarche pédagogique de sensibilisation au cinéma et à la diversité des cultures auprès des festivalières et festivaliers, comme auprès des 10 000 élèves et étudiants qui prendront part, chaque matin, aux séances de Planète Cinéma, le plus important programme scolaire de Suisse.
Un espace de synergies
Outre les quelques séances spéciales proposées par le Festival – à commencer par les Séances de minuit (section soutenue par Wall Street English) toujours croquignolettes qui réunissent de plus en plus d’amateurs et amatrices de sensations fortes en provenance de tous les horizons –, la section Décryptage : 200 bougies pour Nova Friburgo est probablement celle qui, cette année, dit le mieux combien le FIFF est devenu un centre de synergies entre divers partenaires. Dans le cadre des 200 ans de la ville brésilienne de Nova Friburgo, le Festival projettera trois films brésiliens récents, un documentaire en première mondiale sur ce temps où les Suisses étaient des migrants, ainsi que des courts métrages inédits tournés à Nova Friburgo par des étudiants de l’ECAL-École cantonale d’art de Lausanne, et des courts métrages tournés à Fribourg par de jeunes cinéastes brésiliens.
Dans un même élan, le FIFF accueillera, à l’enseigne de Passeport suisse et autour du film Sarah joue un loup-garou de Katharina Wyss, tourné à Fribourg et sélectionné à Venise, la première rencontre des professionnel-le-s du cinéma fribourgeois.
Le FIFF privilégie également cette politique de regards croisés en s’associant, cette année, à trois lieux d’exposition : la Bibliothèque cantonale et universitaire (Hugo Corpataux : Action !), le WallRiss (Kein Wunder, autour du biopic) et le Musée gruérien (Nova Vida – Brésil-Portugal : 10e Enquête photographique fribourgeoise).
De même, les afters du FIFF seront programmées notamment par Le Nouveau Monde, le Belluard Bollwerk, Fri-Son ou encore le Bad Bonn.
SAVE THE DATES
9 mars 2018 21h00 - Fri-Son fait son cinéma
A Page of Madness, Teinosuke Kinugasa, 1926
12 mars 2018 19h30 - Avant-première à Berne, CineMovie
What Will People Say, Iram Haq, 2017