53e Festival International du Film de Donostia - San Sebastián
Prix Altadis - Nouveaux Réalisateurs.
Vingt-quatre films venant de dix-huit pays sont en compétition au 53e Festival International du Film de San Sebastián pour le Prix Altadis - Nouveaux Réalisateurs, parrainé par Altadis et doté de 90.000 euros (95.000 US$ environ). Cinq de ces films sont programmés en Section Officielle et dix-neuf à Zabaltegi - Nouveaux Réalisateurs.
AGUA CON SAL, Pedro Pérez Rosado, Espagne.
Le réalisateur de Cuentos de la guerra Saharaui se concentre dans son deuxième film sur le monde de l'immigration illégale en Espagne avec un portrait sobre et efficace. Deux jeunes filles, l'une cubaine et la deuxième espagnole, interprétées par Yoima Valdés et Leire Berrocal, employées dans une fabrique de meubles où elles sont exploitées, doivent faire n'importe quel autre travail pour survivre.
ALEX, José Alcalá, France.
Alex (Marie Raynal), la trentaine, divorcée, qui a perdu la garde de son fils adolescent, souhaite restaurer une vieille maison dans la montagne et aspire à trouver une relation sentimentale stable et un travail plus gratifiant que celui de maraîchère sur les marchés ambulants. José Alcalá, jusqu´à présent court métragiste, a écrit et réalise ce film dont il module les situations sans outrance ni artifice, traitant avec respect ses personnages en les intégrant dans un paysage extrêmement important dans le développement du sujet.
¡AUPA ETXEBESTE!, Telmo Esnal, Asier Altuna, Espagne
Patricio Etxebeste est propriétaire d’un atelier de fabrication de bérets. C'est un homme important dans le village, candidat à la Mairie aux prochaines élections. Mais ce que personne ne sait c’est qu'il est complètement ruiné et ne peut même pas partir en vacances comme chaque année. Comédie noire dans le style de Berlanga, premier long métrage intégralement tourné en basque par les auteurs des courts métrages Txotz (1997) et 40 ezetz (1999) avec une distribution chorale menée par Ramón Aguirre, Elena Irureta et Paco Sagarzazu.
DREAMING LHASA, Sarin Ritu, Sonam Tenzing, Inde – Grande-Bretagne.
Une réalisatrice de cinéma part à Dharamsala pour tourner un documentaire sur la vie de la communauté tibétaine en exil. Elle y rencontre des personnages hauts en couleur qui l’aident à renouer avec sa propre histoire. Premier long métrage des réalisateurs Ritu et Tenzing qui se sont fait connaître en 1991 avec le moyen métrage The Reincarnation of Khensur Rinpoche présenté dans de nombreux festivals.
EEN ANDER ZIJN GELUK (SOMEONE ELSE’S HAPPINESS), Fien Troch, Belgique.
Un enfant est renversé par un chauffard qui prend la fuite. Une femme découvre le corps et prévient la police… Ainsi débute une histoire dans laquelle tous les personnages ont quelque chose à cacher. Une trame mystérieuse qui recèle plus d'une surprise, utilisant un style narratif froid et incisif. Premier long métrage d’une jeune réalisatrice qui compte plusieurs courts métrages dans sa filmographie.
THE FORBIDDEN CHAPTER, Fariborz Kamkari, Iran – Italie.
Un tueur en série sème la panique en assassinant des prostituées dans un bidonville de réfugiés. Un vieux policier est en charge de l'enquête. Un thriller avec des accents de fable politique. Une histoire dont les personnages, les thèmes et les images s'avèrent assez insolites dans le panorama du cinéma iranien. Deuxième travail de l'auteur de Black Tape (2002).
DIE HOEHLE DES GELBEN HUNDES (THE CAVE OF THE YELLOW DOG), Byambasuren Davaa, Allemagne.
Deuxième film de la réalisatrice du film Die Geschichte vom weinenden Kamel (L’histoire du chameau qui pleure), nominé aux Oscars et aux Prix de l'Académie Européenne.À nouveau le paysage est celui de la Mongolie et l'histoire celle d’une famille nomade. À mi-chemin entre documentaire et fiction, ce film a la grande qualité de démontrer qu’en plein XXIe siècle on peut vivre autrement qu’à l’occidentale, en associant confort moderne et culture traditionnelle.
L’ICEBERG, Dominique Abel, Fiona Gordon, Bruno Romy, Belgique.
Fiona dirige un établissement de restauration rapide. Une nuit elle se retrouve enfermée accidentellement dans la chambre froide. Le lendemain, presque morte de froid, elle réalise que ni son mari ni ses enfants n’ont remarqué son absence. Elle décide de tout quitter et de partir à la recherche d'un véritable iceberg. Les trois auteurs de ce premier film, réalisateurs de plusieurs court métrages, - Rosita (1997), Walking on the Wild Side (2000) - très connus au théâtre, sont les interprètes de cette histoire aux dialogues minimalistes qui s’inscrit dans le plus pur style comique de Buster Keaton ou Jacques Tati.
JOGO SUBTERRANEO, Roberto Gervitz, Brésil.
Le récit Manuscrito hallado en un bolsillo de Julio Cortázar est à l’origine de ce film, le deuxième de son auteur après Feliz Ano Velho (1987). Un homme solitaire poursuit les femmes qui lui plaisent et leur donne un nom et une histoire. Quand elles s’écartent du destin qu’il leur a tracé, il les quitte. Il rencontre ainsi trois femmes dans le métro avec lesquelles un intéressant triangle relationnel s'établit. Un film fidèle à l'esprit du récit de Cortázar, riche en personnages très attachants et réalisé avec une extrême solidité.
LOOK BOTH WAYS, Sarah Watt, Australie.
La population est choquée par un accident ferroviaire laissant une femme veuve et un conducteur désespéré. Parmi les habitants du village, un photographe de presse malade d'un cancer, une artiste peintre souffrant constamment de visions laissant présager le pire et un journaliste raté, - William McInnes, Justine Clarke, Anthony Hayes -. Premier long métrage d'une réalisatrice expérimentée primée à de nombreuses reprises pour ses films d'animation, - Small Treasures (1995) ; Living Happiness (2001) - qui se sert de son expérience pour créer à l'intérieur de la fiction des images très suggestives.
MISTRZ (THE MASTER), Piotr Trzaskalski, Pologne.
Deuxième film du réalisateur de Edi (2002), lauréat de nombreux prix internationaux. La grande capacité de créer des images inattendues est l'un des atouts de cette histoire de lanceur de couteaux russe sur les routes de Pologne. Son passé de soldat en Afghanistan le tourmente et l'empêche de trouver la stabilité et la paix même quand il tombe amoureux d'une douce jeune femme. Road movie très particulier, à la mise en scène minutieuse.
OYUN, Pelin Esmer, Turquie.
Dans un village de Turquie, neuf femmes, qui travaillent dur chez elles et aux champs, s’apprêtent à interpréter une pièce de théâtre basée sur leurs vies, leurs problèmes et leurs revendications. Leurs discussions, les répétitions, les difficultés qu'elle rencontrent dans leurs familles, les doutes qui s’installent, sont les anecdotes qui nourrissent la pièce à laquelle tout le village assistera. Premier film d'une réalisatrice qui trouve l'équilibre parfait entre le documentaire et la fiction et qui fait siennes les aspirations de ses personnages.
SA-KWA, Kang Yi-kwan, Corée.
Une jeune fille repousse les avances d'un collègue de bureau car elle a déjà un petit ami. De façon inattendue, le fiancé rompt et la jeune fille accepte alors la proposition du prétendant, l'épouse et lui fait un enfant, même si leur relation n’est pas parfaite. Écrit et réalisé par le débutant Kang Yi-kwan avec une fermeté et une aisance remarquables, cette histoire intimiste qui frôle subtilement le mélodrame, introduit deux jeunes stars du cinéma coréen dans les rôles principaux : Moon So-ri y Kim Tae-woo.
SAUF LE RESPECT QUE JE VOUS DOIT, Fabienne Godet, France.
Un jeune homme est licencié de l’entreprise où il travaille, accusé d’une faute qu’il n’a pas commise, et décide de se suicider. Son meilleur ami, un homme marié père d'un enfant, ne tolère pas cette injustice et exige une explication auprès de la direction de l'entreprise. Ce premier film réalisé avec brio sur l’injustice sociale, sans oublier le drame intime des personnages, s’appuie sur une distribution impeccable, menée par Olivier Gourmet.
SHADOWBOXER, Lee Daniels, Etats-Unis.
Un couple de tueurs à gages - Helen Mirren et Cuba Gooding Jr. -, exécute son travail froidement jusqu´à ce que la femme découvre que sa prochaine victime est enceinte. Elle l'aide à accoucher et l'héberge chez elle avec son bébé. Film de genre, aux touches intimistes très suggestives, qui, en plus d’une solide distribution, s’appuie sur un scénario fort et une réalisation puissante. Premier film de Lee Daniels qui a déjà fait ses preuves comme producteur indépendant avec des titres comme l’oscarisé Monster’s Ball (Marc Foster, 2001) ou The Woodsman (Nicole Kassell, 2004).
SPIELE LEBEN (YOU BET YOUR LIFE), Antonin Svodoba, Autriche.
Un jeune homme obsédé par le jeu finit par gâcher sa vie à suivre les méandres du hasard. Au centre d’une spirale de marginalité, il rencontre chez une jeune actrice des rues la compagne capable de l’accompagner dans sa descente aux enfers.
Premier long métrage comme réalisateur de Svodoba qui fait partie de l’un des groupes de production les plus importants d’Autriche, avec Barbara Albert et Jessica Hausner.
STONED, Stephen Wooley, Grande-Bretagne.
Brian Jones, fondateur des Rolling Stones, est retrouvé noyé dans sa piscine dans de mystérieuses circonstances. Le suivre les trois derniers mois de sa vie est l’objectif de ce film qui côtoie l’un des plus grands groupes rock de tous les temps dans un moment noir de son existence. Premier film du producteur britannique de Neil Jordan qui dessine le portrait d'une époque, d'une génération et d'un temps dominé par la triade sexe, drogue et rock and roll.
LOS SUICIDAS, Juan Villegas, Argentine.
Le suicide et ses variations diverses est la base de la triste histoire d’un jeune journaliste dont le père s'est suicidé quand il avait cinq ans et qui doit aujourd’hui enquêter sur la mort d’un homme. Sur le point d’atteindre l’âge de son père au moment de sa mort, il trouve chez une collègue photographe qui l’aide dans son enquête une issue possible à son désespoir. Après avoir remporté plusieurs prix internationaux avec son premier film Sábado (2001), Villegas aborde un drame intimiste et suggestif avec deux acteurs formidables, Daniel Hendler et Leonora Balcarce.
EL TAXISTA FUL, Jo Sol, Espagne.
Se basant sur l’histoire réelle d’un chômeur qui décide d’ « emprunter » des taxis garés pour la nuit afin de « travailler » et pouvoir ainsi nourrir sa famille, le réalisateur Jo Sol, en collaboration avec le groupe antiglobalisation Dinero Gratis, réalise un film inclassable entre le faux documentaire et la fiction pure. Le contraste entre les idées sensées du chauffeur de taxi et celles du groupe de jeunes qui l'aident est la principale réussite de cette histoire, tournée en vidéo digitale et sans aucune aide institutionnelle, offrant un portrait de Barcelone très éloigné de la mode et du design.
PRIX ALTADIS NOUVEAUX RÉALISATEURS
SECTION OFFICIELLE
Aux titres de Zabaltegi en compétition pour le prix Altadis - Nouveaux Réalisateurs, il faut ajouter les films de la Section Officielle annoncés précédemment :
EL AURA, Fabian Bielinsky, Argentine – Espagne – France.
Avec Nueve reinas (Neuf reines), Fabián Bielinski s’était révélé comme un réalisateur à part dans le cinéma argentin. Avec l'extraordinaire collaboration de l'acteur Ricardo Darín, il est cette fois parti en Patagonie pour filmer une sombre histoire dont le personnage principal est un étrange taxidermiste, solitaire et épileptique, convaincu que le crime parfait est possible. Le réalisateur, à propos du titre du film : « L’aura est ce moment précédant la crise épileptique durant lequel se produit une étrange illumination où passé et présent se mêlent dans une troublante violence ».
JE NE SUIS PAS LÀ POUR ÊTRE AIMÉ, Stéphane Brizé, France.
Le deuxième film de Stéphane Brizé, après Le Bleu des villes (1999), lauréat du Festival de Deauville, est une histoire de solitudes et d’espoirs. Un homme de 55 ans, convaincu d’avoir raté sa vie, rencontre une femme plus jeune, également persuadée du non-sens de son existence. Patrick Chesnais, lauréat d’un César, et Anne Consigny, interprètent cette histoire d'amour passionné sur fond de tango.
MALAS TEMPORADAS, Manuel Martín Cuenca, Espagne.
Manuel Martín Cuenca fut l'une des révélations de Zabaltegi lors de la présentation il y a deux ans de La flaqueza del bolchevique, un film qui a remporté par la suite de nombreux prix dans différents festivals.
Son nouveau film, Malas temporadas, scénario d´Alejandro Hernández, «raconte avec sensibilité et force des histoires proches, simples, aux émotions vraies». «C'est un film sur la deuxième chance et sur l'espoir… Les mauvais moments du titre ne sont que le prélude de quelque chose de mieux», selon les mots de son réalisateur. En tête de distribution: Javier Cámara, Leonor Watling et Nathalie Poza.
ODGROBADOGROBA (GRAVEHOPPING), Jan Cvitkovic, Slovénie.
En 2001, le réalisateur slovène Jan Cvitkovic a remporté le Lion du Futur à la Mostra de Venise avec son premier film Kruh in mleko. Son deuxième long métrage se situe dans un village où le personnage principal gagne sa vie en écrivant des discours pour les enterrements. Le film devient, avec un humour très personnel, le portrait d’une curieuse communauté où se côtoient un homme qui refuse de parler, un autre qui essaye constamment de se suicider, des histoires d'amour et quelques drôles de tragédies.
STESTY (SOMETHING LIKE HAPPINESS), Bohdan Sláma, République Tchèque.
Primé dans plusieurs festivals et plébiscité par la critique internationale pour son film précédent, Divoké vcely (Wild Bees, 2001), le jeune réalisateur tchèque Bohdan Sláma raconte l'histoire de trois amis d'enfance. Elle travaille dans un supermarché et rêve de partir pour les Etats-Unis. Lui vit avec sa tante dans une ferme et rêve d'elle. La troisième vit avec un mari irresponsable. Le hasard pousse les trois amis à partager à nouveau leurs vies… Mais le bonheur ne dure jamais longtemps.