Catherine Esway

Six mois à la CAFDA. Non, ce n'est pas une peine de prison ! La CAFDA c'est le centre de coordination pour l'accueil des familles demandeuses d'asile en France et  six mois, c'est le temps passé par les réalisateurs à suivre plus particulièrement deux assistantes sociales en charge de recevoir et d'aider ces familles, débarquant de tous les coins du monde et ne parlant ni un mot de français, ni deux d'anglais. Caroline et Colette sont confrontées tous les jours a  à ces arrivants totalement désarmés, démunis, sans papier, les yeux remplis de peurs du passé et de craintes du futur. Pour recevoir ces familles, il faut donc des traducteurs pour leur faire dire qu'elles sont demandeuses d'asile. Déjà ça, ce n'est pas facile ! Puis une fois le sésame prononcé, c'est la constitution des dossiers pour OFPRA, les rendez-vous à la préfecture, les aides des juristes qui vont se mettre en place grâce à cet organisme. Souvent accompagné d'enfants en bas âges, ces Arrivants le premier jour ne veulent qu'un abris pour dormir, un endroit pour manger, survivre, aide qu'elles obtiennent après le premier "interrogatoire". (On imagine les hôtels !) Mais ces familles sont en face de ces femmes qui ont leur destin entre les mains. Colette et Caroline ont des âges, des caractères, des expériences différentes. L'une plus calme et plus expérimentée, l'autre plus jeune et plus nerveuse. Il faut dire qu'il y a de quoi « péter les plombs ». Le manque d'argent, le besoin de respecter les lois de plus en plus dures pour les immigrants, la difficulté de se faire comprendre. On suit quatre familles, un couple et deux enfants du Sri Lanka, un couple mongole, une jeune femme érythréenne enceinte de 8 mois, et un couple érythréen également avec leur nourrisson dont on connaitra à la fin du film leur réponse de demande d'asile.

Six mois dans cette espace de transit où tous les employés sont là pour aider tant bien que mal ces familles à trouver l'asile en France.

Pas de commentaire, juste le quotidien, tel qu'il est,  insoupçonnable d'un tel endroit.  Juste la réalité de ces étrangers perdus confrontés à l'administration française. Comment ces deux femmes, d'âges et de tempéraments différents arrivent-elles à gérer ces situations. Le quotidien est dur, très dur mais aussi emprunt de sourire, d'entre aide, de rire, de dévouement et parfois de victoires.

Cinéma du réel, cinéma vérité, peu importe son nom quand il met des visages sur une réalité que l'on ne voit jamais, quand il nous donne simplement à voir ce qui nous entoure, et donc à réfléchir et pourquoi pas agir !

Catherine Esway